Parcours Aïkido FFAB>EPA>ATDA

Les débuts : 1983-1991
Certainement guidé par une bonne étoile,  j'ai poussé la porte du dojo d'Alain Peyrache à Villefranche sur Saône. J'ai immédiatement été conquis par cet art. Au bout d'un an, obligé de quitter la région, je lui demandé où je pouvais aller pratiquer. Je logeais près au Nord l'Ouest de Paris, il m'a envoyé au Sud Est : pendant un an, deux fois par semaine, je traversais la capitale de part en part.
A cette époque, nous étions affiliés à la FFLAB, puis FFAB, il nous vantait les mérites de son professeur Me Tamura, nous étions quelques uns à faire des centaines de kilomètres pour assister à ses stages. Pour les japonais et les RTN de passage dans la région nous lui demandions son avis.

C'est la période de l'apprentissage où il faut « bouffer du tatami » pratiquer sans relâche, ne pas se décourager, s'approprier les techniques une à une, être exigeant sur le résultat de chacun de ses gestes.

Faire un choix 1991-1993
Nous sommes au début des années 90, une nouvelle planète était en train de naître : l'EPA, Europe Promotion Aïkido. L'Idée insufflée par Alain Peyrache était de créer une structure totalement différentes de celles que l'on connaissait jusqu'alors, le défit était de passer d'un système à composante verticale largement majoritaire et reconnu, à un système horizontal où les structures seraient génératrices de connexions entre des dojos indépendants dans leurs actes et leur enseignement. La contre partie à cette aventure était d'abandonner la fédération officielle et les stages qu'elle proposait.
Tous les fidèles du moment n'ont pas suivis, y compris dans notre dojo de Villefranche où la scission fut douloureuse.
De cette période je ne regrette en rien: j'ai pris la bonne décision.

Dans l'apprentissage il faut apprendre à faire des choix : il est important de bien comprendre les origines de ce que l'on fait et ensuite de se poser la question pourquoi on le fait, et enfin garder ou mettre de côté.


Période EPA 1993-2007
Dans le dojo, bien que jusque là les cours fussent passionnants, nos espoirs allaient être comblés au delà de nos espérances. L'enseignement proposé allait se transformer, se peaufiner passer si l'on peut dire à l'âge adulte. Les techniques changeaient de forme, les liens entre les bases et les techniques se tissaient dans nos esprits.
En retour j'ai beaucoup donné pour la promotion que ce soit en participant aux stages aux quatre coins de l'hexagone ou en  concevant  les premiers outils de promotion en ligne (minitel puis internet)
Les stages s'enchaînaient, week-end, stage d'été (Borzé, Vieux Boucau, Mèze, Ispra,...  et Bagnères tous les mois de février, ......bonne humeur, et sérieux sur les tatamis.

Dans l'apprentissage il faut être curieux, faire des liens entre les différents aspects de la pratique. II faut également être patient : le progrès n'est pas continu, il s'accompagne même de phases de régression, de palier qu'il faut franchir.
C'est le moment de prendre conscience qu'aucun maître, aucun manuel ne pourra résoudre pour l'élève toutes les difficultés qui se présentent. Il Faut expérimenter, observer par soi même.

Peu à peu j'ai senti des  points d'inflexions dans la ligne directrice des origines de l'EPA.
Toute chose - individu, ligne directrice - contient en elle deux aspects à la fois opposés et complémentaires. Considérer son école comme absolue est ce qu'il y a de plus redoutable, une telle école n'a comme ressource que de trafiquer ce qu'elle emprunte au passé, elle est condamnée à  se dégrader et sans le savoir mets en exergue et cultive les tics dont elle souhaitait se débarrasser.
De telles périodes révèlent la véritable nature des individus. C'est sans aucun regret que j'ai décidé de quitter ceci : Allez sur Google et tapez « aikido » + « Villefranche sur Saône ».....
L'intitulé du lien qui donne accès au site vous donnera une idée de ce que peut être un égo surdimentionné.....

 06/2008 : autonomie....raisonnée

Cette rupture, cette prise de conscience, qui conduit vers une autonomie choisie et raisonnée n'est pas la voie la plus facile.
Pour faire fructifier ses acquis, il faut (essayer) d' affirmer sa compétence par ses actes, sa cohérence, son humanité, sa modestie, remettre en cause son travail en permanence.
Se détacher du modèle ne signifie pas  qu'il faut aller chercher volontairement une expression personnelle. Je revendique l'enseignement technique que j'ai reçu sans réserve, c'est un acquis que je suis allé chercher au jour le jour, et que personne ne peut m'ôter y compris celui qui me l'a donné. Lorsque je lis la définition de l'autonomie sur le site EPA ISTA, - suivre ce lien- je suis fier et je revendique le fait d'avoir tourné définitivement cette page de mon apprentissage.

Aujourd"hui en fondant AT-DA, plusieurs professeurs et pratiquants ont dans leurs objectifs d'éviter de tomber dans les travers que nous avons pu voir se développer et au final se péréniser.



Pour finir, s'il est un modèle - au delà de l'aspect technique - dont chaque pratiquant peut largement s'inspirer, c'est bien
Maître TAMURA.
Un extrait choisi d'une interview de N Tamura ( interview que je vous invite vivement à lire dans sa totalité  en cliquant sur le lien : http://www.tsubakijournal.com/article-7142924.html  )

Me TAMURA, aujourd'hui il existe de nombreuses formes d'Aïkido. Est-ce une bonne chose ? O senseï doit-il rester la référence ?
L'Aïkido est la création d'O senseï ! Les Shin Aïkido (nouvel Aïkido), Tamura ryu (école Tamura) ou autre n'ont pas lieu d'être. L'Aïkido c'est l'Aïkido. Le travail consiste à trouver comment faire pour arriver au niveau de pratique d'O senseï.
La même tasse à thé vue de côté, par au-dessus ou en dessous à une forme totalement différente. Aujourd'hui, chacun persuadé d'être dans le vrai s'oppose aux autres à cause d'une vision partielle et va ainsi à l'encontre de l'enseignement de Osenseï. Il faut ouvrir son cœur et voir que telle ou telle vision des choses peut aussi être intéressante. Il ne faut pas être enfermé dans ses certitudes. Même si les fondamentaux doivent toujours être respectés.

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